Cotealos.com : Boucherie gastronomique en ligne

Alimentaire
8% du CA via le webshop (2016)
B2C en Belgique
Témoignage de Thierry Depuydt, gérant de Cotealos, qui partage son expérience de la vente en ligne de viandes gastronomiques

Présentation rapide

Côte à l’os (www.cotealos.com) est une boucherie gastronomique en ligne qui dispose également d’une boutique physique à Péruwelz (Belgique).

Logo de la boucherie Côte a l'os

Quelques chiffres :

  • 11 personnes employées
  • Plus de 20 éleveurs
  • 150 clients/ jour en boutique et 500 visiteurs / jour sur le web
  • Presque 1 million d’euros de C.A (dont 8% en ligne)

Personne interviewée :

Photo de Thierry Depuydt, gérant de la boucherie Côte a l'os  Thierry Depuydt, « entrepreneur fou, boucher gastronomique, père de famille, baladeur à vélo (dans le désordre) »

 

 

Que vendez-vous en ligne ?

Un large assortiment de viandes et charcuteries gastronomiques : élevage local, races rustique, viande maturée, viandes étrangères, charcuteries (50% artisanal maison, 50% sélection de produits d’exception)

J’ai encore un tas de produits que nous vendons en boutique (presque 1000 références), mais pas en ligne par manque de temps, photos, stock continu, etc.

Mon objectif est de rassembler des éleveurs qui veulent créer une viande plus saine, plus locale, plus gouteuse et surtout avec moins d’impact écologique.  Les solutions existent, nous les mettons en place petit à petit de façon fructueuse, et c’est là le défi de l’alimentation carnée du futur !

Pourquoi avez-vous lancé plusieurs sites d’e-commerce ?

Depuis mes 17 ans, je travaille dans l’entreprise familiale, mais j’ai toujours eu envie de faire autre chose. J’ai donc lancé plusieurs activités complémentaires, bien souvent suite à des rencontres ou des voyages :

  1. une bijouterie de broderie d’argent en provenance d’Indonésie (www.sheilandi.com),
  2. du matériel pour voyager à vélo avec des enfants (www.roulemapoule.com),
  3. un service traiteur à commander en ligne (c’était le tout premier en Belgique),
  4. la première carte de fidélité multi-commerces en Belgique (www.peruwelz-shopping.be)
  5. et maintenant notre produit de base, la viande, car je pense qu’il y a cinq ans le marché n’était pas encore mûr pour se le permettre (confiance client principalement)

A côté de cela (ben oui, à croire qu’on s’ennuie encore…), mon épouse gère 3 gîtes et je suis fort actif dans notre économie locale (association des entrepreneurs locale www.synergie-peruwelz.be) et un peu dans la fédération des bouchers (comité section Hainaut)

Quelles est votre approche  ?

Je n’ai jamais du chercher un produit ou un concept, ça m’est chaque fois tombé dessus sans le vouloir (enfin, on peut être plus ou moins réceptif aux stimuli …)

Je me suis toujours beaucoup intéressé au web et au commerce, à la longue je sais donc assez instinctivement comment faire fonctionner une boutique : un petit mix de référencement naturel, storytelling, stratégie de contenu, des mots clefs bien ciblés, et le côté humain des réseaux sociaux qui est primordial.

Jamais de grand plan sur la comète, prévisions, business plan, chiffres clefs tout cela ne fait pas partie de mon vocabulaire. Comme le dit très bien Eric Domb, « J’ai Envie » et je le fais, point.

Après il faut la jouer intelligemment comme pour tout commerce, être à l’écoute des clients, répondre à leurs demandes, améliorer continuellement l’offre. Les avis clients sont des cadeaux du ciel qu’il faut exploiter absolument !

Quelles solution de plateforme de vente en ligne utilisez-vous ?

Wizishop. C’est d’une simplicité déconcertante !

Comment gérez-vous au quotidien la boutique en ligne ?

J’essaie de faire un maximum moi-même, mais quand on veut se professionnaliser et surtout quand le temps commence à se faire (vraiment) rare, il « faut bien » dépenser un peu de sous et trouver des spécialistes dans des domaines bien pointus.

Il y a dix ans on savait encore toucher un peu à tout dans le web, mais depuis quelques années chaque domaine est devenu hyper complexe et ça devient impossible de tout savoir sur tout, il ne faut pas se voiler.

Question externalisation, j’ai donc travaillé avec un logisticien pour Sheilandi, je travaille depuis plusieurs années avec un petit référenceur pour tous mes sites, j’ai une rédactrice qui écrit pour mon blog et depuis peu j’ai mis quelques petites campagnes Google Adwords en route avec une agence spécialisée.

Le reste se fait en interne : fiches produits, photos, service client, réseaux sociaux etc.

Comment procédez-vous pour acquérir de nouveaux clients ?

Je trouve toujours des activités avec des mots clefs hyper ciblés et donc quasi sans concurrence. C’est sur que pour vendre des chaussettes ou des parapluies, je ne saurais pas trop comment faire (quoique …) Il est donc « aisé » de remonter vite dans Google sur ces recherches très ciblées. Au plus c’est précis, on moins on a de visiteurs, mais au mieux on convertit. CQFD.

On dirait que tous les nouveaux sites cherchent absolument des visiteurs, mais ce sont des acheteurs qu’il faut attirer !

Le mieux que j’ai trouvé jusque-là, ce sont les relations blogueurs. Des articles de fond étoffés, avec des bons liens pour le SEO qui ne coutent pas cher, des lecteurs intéressés, etc. c’est le bon plan …

Depuis peu je fais un tout petit peu de SEA, mais ce n’est pas plus concluant que cela. J’ai le sentiment que ces personnes seraient un jour venues voir le site quand même par un autre biais, et auraient acheté aussi. Très peu de gens savent finalement qu’ils cliquent sur une publicité … Quand on est juste en dessous ça marche aussi bien et ça coûte (beaucoup) moins cher !

Pour l’activité principale je maintiens aussi une belle liste d‘e-mailings. Ça ne génère pas vraiment de ventes en ligne, mais ça permet de tenir sa clientèle informée des « grandes » nouvelles dans l’entreprise. Je l’utilise plutôt dans le sens de la communication générale, et non pour cibler des produits ou (surtout pas faire ça !) des promos.

Le off-line, que ça soit magazine, journaux ou sponsoring, je n’y crois plus depuis longtemps : tout le monde est connecté et verra de toutes façon un jour ou l’autre votre site s’il entre dans son champ de recherches. Franchement, vous tapez souvent sur votre tablette une URL que vous avez entendu à la radio dans la voiture ?

Quelle stratégie avez-vous pour que votre activité en ligne inspire confiance ?

Ça sonne souvent bizarre quand on parle de ça pour le web, mais l’HUMAIN avant tout !

Photo de l'équipe de boucher de la boucherie Côte a l'os

Ce n’est pas une vieille légende urbaine que les clients veulent savoir qui est derrière le site, ils veulent VRAIMENT le savoir !

Des photos des coulisses, l’activité journalière de l’entreprise, la présentation de l’équipe, des réponses sympas non standardisées aux emails et au téléphone, c’est pour moi la clef (ou en tous cas une partie) du succès.

Rayonnage de viandes gastronomiques de la boucherie Côte a l'os

Ce n’est pas toujours évident de contenter tous les clients à 100%, mais il faut pourtant bien essayer…

Comment procédez-vous pour augmenter le taux de conversion et la valeur du panier moyen d’achats ?

Je n’ai pas de vraie stratégie à ce niveau-là, mais c’est vrai que vue que les ventes augmentent régulièrement, il serait temps de m’y mettre car j’ai un taux de rebond phénoménal.

La qualité des photos est clairement primordiale, bien que vraiment difficile à standardiser dans la qualité et le rendu (surtout pour la viande, c’est un vrai casse-tête)

Photo d'une viande gastronomique grillée de la boucherie Côte a l'os

Pour l’ergonomie, je n’ai jamais tenté grand chose, rien de tel que les grands classiques pour ne pas trop effrayer mamy.  Et déjà comme ça, j’ai souvent des gens au téléphone qui n’arrivent pas à finaliser leur commande, restons-en donc à la simplicité et l’efficacité avant de vouloir « faire beau « . Amazon n’est-il pas un des sites les plus moches …

Chez Cote à l’os, le seuil pour les frais de port gratuits fonctionne clairement très bien car ce sont des articles à faible montant et achat récurrent.  Pour Roulemapoule par contre, ce sont des gros achats uniques, donc là la limite de livraison gratuite n’a aucune influence, car les clients achètent juste ce dont ils ont besoin.

On a encore un travail énorme à faire sur les fiches produits : explications, recettes types, photos, utilisation etc. Ça se fera bien « un jour » … 

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?

Honorer les clients qui deviennent de plus en plus exigeants (un mail récent à 23h le vendredi : si je commande maintenant, suis-je livré demain ???)

Sinon pour la viande, le problème c’est le stock forcément, tout avoir tout le temps avec une qualité constante n’est pas facile.  En boutique c’est moins important, le client prend ce qu’il y a au comptoir.

Quels sont vos motifs de satisfaction ?

Voir tomber des avis clients positifs !  Ça fait toujours autant plaisir pour chacun d’entre eux je trouve.

Sinon développer une idée du service optimal, et pouvoir nourrir plusieurs familles d’employés grâce à cette activité est mon plus grand réconfort.

Les projets d’évolution de www.Cotealos.com ?

Il y en tellement que le billet de ce blog va être trop long… Au moins une fois par an une nouvelle idée de projet concret se présente : Ouvrir une deuxième boutique sous forme de concept store, créer une franchise, ouvrir un restaurant carnivore …

Pour l’instant c’est déjà tellement difficile à suivre et tout faire correctement que j’essaie de réfléchir à intégrer des investisseurs dans l’entreprise.

Avec un peu plus de moyens financiers, je pourrais embaucher les bonnes personnes à des postes inexistants pour l’instant et encore améliorer le service globalement (responsable qualité, service client, etc.). Ça commence à sentir la PME plutôt que la TPE, mais c’est un sentiment agréable

J’aimerais trouver des contacts avec des vues plus financières et long terme, ou même qui pourraient s’impliquer dans la gestion journalière. Ça sera peut-être le moment d’essayer de prendre un peu de distance et profiter un peu de la famille qui grandit, ce qui n’a pas vraiment été le cas jusque-là

Vos 3 principales recommandations à l’attention d’entrepreneurs qui envisageraient de se lancer dans la vente en ligne ?

  1. Faites petit, précis, efficace.
  2. Ça ne sert à rien d’ouvrir une usine à gaz pleine de produits et mal gérée derrière.
  3. Commencez par vos 10 produits phares, faites 10 clients heureux, et puis on en reparle …

Informations

Consultez le livre « E-commerce : Les bonnes pratiques pour réussir ».

Ce témoignage a été recueilli en août 2016 par Damien Jacob.

Ne ratez pas les derniers articles de Retis !

En cliquant sur le bouton ci-dessus, vous acceptez que nous puissions traiter vos informations pour notre programme de newsletter.
Pour plus d’informations sur nos pratiques de confidentialité, veuillez consulter la Charte vie privée.